Opération Litani

07.01.22
L’équipe éditoriale de Tsahal

Le 11 mars 1978, soit trois jours avant le début de l’Opération Litani (hébreu : מבצע ליטני, ‘Mivtsa Litani’), 11 terroristes de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) infiltrés depuis le Liban et dirigés par une femme, Dalal al-Mughrabi, ont pris le contrôle d’un autobus civil israélien qui circulait sur la route côtière (la route n°2 qui relie Tel Aviv à Haïfa) à proximité de Tel Aviv. Au cours de cette attaque terroriste, 35 civils dont 13 enfants ont été tués et 71 blessés. L’attaque, connue sous le nom de Massacre de la Route Côtière (hébreu : טבח כביש החוף, ‘Tevah Kvish HaHof’), démontrait une volonté claire de saboter le processus de paix avec l’Égypte. En réaction à cet attentat le gouvernement israélien a décidé d’entreprendre une action militaire contre les infrastructures terroristes de l’OLP localisées au sud du Liban afin de repousser l’OLP au-delà du fleuve Litani. En quelques jours, l’armée israélienne a pu atteindre les rives du fleuve Litani.

 

Déroulement de l’opération

Trois jours après le Massacre de la Route Côtière, dans la nuit du 14 mars 1978, l’armée israélienne décide de riposter et lance une vaste opération dans le sud du Liban menée par une combinaison des forces de deux brigades d’infanterie (Golani et Parachutiste), auxquelles s’ajoutaient des forces blindées, des soldats de la Brigade Nahal et des forces des Corps d’Artillerie et du Génie Militaire. L’objectif annoncé de l’opération était de détruire les bases de l’OLP situées au sud du fleuve Litani afin de restaurer un climat de sécurité dans le nord d’Israël.

Les soldats israéliens traversèrent la frontière libanaise et commencèrent à se déplacer vers le nord

Les soldats israéliens ont traversé la frontière libanaise et ont commencé à se déplacer vers le nord. Les avions de l’Armée de l’Air et les navires de la Marine Israélienne ont permis de sécuriser l’avancée des forces terrestres.

Le plan de l’opération, mis au point par le chef d’état-major Motta Gour et le commandant du Commandement du Front Nord Avigdor Ben Gal, prévoyait des opérations au sol et l’occupation d’un territoire s’étendant sur environ 10 km. Selon les estimations, ce territoire était censé abriter quelque 4000 terroristes. En plus de l’élimination de nombreux terroristes et de la destruction d’un grand nombre de leurs infrastructures, l’opération visait à assurer une continuité territoriale entre les trois enclaves du Liban Sud afin de former une ceinture de sécurité en coopération avec l’Armée du Liban Sud dirigée par le major Saad Haddad.

Le 17 mars, à la fin de la première phase de l’opération, il a été décidé d’étendre la zone d’opération et de progresser jusqu’aux rives du fleuve Litani. Le nom d’origine de l’opération est modifié en conséquence et prend le nom d’Opération Litani.

De nombreux villages et de nombreuses villes qui étaient utilisés comme quartiers généraux par les terroristes étaient occupés pendant l’opération et les objectifs sur le terrain ont été pleinement atteints. Cependant, les infrastructures terroristes n’ont pas été totalement éradiquées et la ville de Tyr n’a pas été occupée, car le chef d’état-major craignait que des combats en zone urbaine ne causent un trop grand nombre de victimes.

Trois cents terroristes ont été éliminés pendant les combats. Tsahal a perdu 18 soldats. Le 21 mars, le ministre de la Défense Ezer Weizman ordonne à l’armée un cessez-le-feu. Suite à l’opération, le Conseil de Sécurité de l’ONU décide de mettre en place une force militaire internationale, la FINUL (Force intérimaire des Nations unies au Liban), afin de maintenir l’ordre dans la région du Sud-Liban. Les forces de la coalition ont pris le relais juste après le retrait de Tsahal, qui s’est achevé complètement au milieu du mois de juin.

Échange de prisonniers

Le 5 avril 1978, six soldats et un civil à bord d’une camionnette ont franchi accidentellement la ligne de sécurité de l’armée israélienne à proximité de Tyr et sont tombés sur des terroristes. Quatre soldats ont été tués pendant les affrontements et les deux autres capturés. L’un des soldats est décédé au cours de sa captivité et l’autre soldat a été libéré le 14 mars 1979, en échange de la libération de 76 terroristes emprisonnés en Israël.