La Seconde Guerre du Liban

07.01.22
L’équipe éditoriale de Tsahal

La Deuxième Guerre du Liban (hébreu : מלחמת לבנון השנייה, ‘Milhemet Lebanon HaShniya’) est une guerre qui a opposé Tsahal à l’organisation terroriste Hezbollah du 12 juillet au 14 août 2006. Le but de la guerre était de faire cesser les nombreux tirs de roquettes Katioucha envoyés par les agents du Hezbollah vers les villes du nord d’Israël, ainsi que de libérer les 2 soldats israéliens kidnappés par des hommes du Hezbollah le 12 juillet.

I. Début de la Guerre

Le 12 juillet 2006 vers 9 heures du matin, l’organisation terroriste Hezbollah lança une attaque combinée en territoire israélien à la frontière nord, prenant pour cible une patrouille de l’armée israélienne composée de deux jeeps blindées, à proximité de la clôture de sécurité entre les villages de Shtoula et Zar’it.

Les terroristes pénètrent du côté israélien, tuèrent 3 soldats de Tsahal et kidnappèrent 2 autres soldats réservistes, blessés au cours de l’attaque, qu’ils ramenèrent en territoire libanais. Les soldats capturés étaient Eldad Regev (26 ans) de Kiryat Motzkin et Ehud Goldwasser (31 ans) de Nahariya. Cinq soldats supplémentaires de Tsahal furent tués dans la même journée, lors d’une tentative de récupérer les 2 soldats kidnappés qui se solda par un échec. L’attaque du Hezbollah perpétrée au-delà de la Ligne Bleue fut condamnée par le secrétaire général de l’ONU.

Simultanément à son attaque (et avant toute riposte israélienne), le Hezbollah bombarda massivement les localités israéliennes et les positions de Tsahal le long de la frontière à l’aide d’obus de mortiers et de roquettes Katioucha, faisant 6 blessés parmi les civils de Galilée, dont un grave.

II. Déroulement de la Guerre

Plus tard dans la journée, Tsahal reçut l’accord du gouvernement israélien pour lancer une opération militaire en territoire libanais, initialement appelée Opération Juste Rétribution (hébreu : מבצע שכר הולם, ‘Mivtsa Skhar Holem’), dans le but de faire cesser les tirs de roquettes Katioucha sur les villes du nord d’Israël et ramener les deux soldats prisonniers à l’intérieur des frontières israéliennes. L’armée israélienne déclencha un raid aérien sur les positions du Hezbollah au Liban avant de faire pénétrer les forces d’infanterie sur le territoire libanais.

Au cours de la guerre, le nom de l’opération fut modifié et prit le nom d’Opération Changement de Direction (hébreu : מבצע שינוי כיוון, ‘Mivtsa Shinoui Kivoun’). Les différentes branches de l’armée israélienne prirent part au conflit, les Forces Terrestres furent mobilisées sur le terrain, l’Armée de l’Air multiplia les raids aériens et évacua les soldats blessés, alors que la Marine frappa les positions du Hezbollah depuis les côtes libanaises. Les combats se poursuivirent sur les fronts nord et sud.

Après 11 jours de combats, Tsahal commença à mobiliser des soldats réservistes. La plupart d’entre eux reçurent des ordres de convocation d’urgence le vendredi matin et étaient en uniforme le soir même. La mobilisation des soldats réservistes, qui avait pour but d’accroître l’étendue des opérations menées contre l’organisation terroriste libanaise et ses infrastructures, dura plusieurs jours.

Après 3 semaines de combat, Tsahal déclencha une opération audacieuse, au cours de laquelle des soldats des Forces Spéciales de la Marine (la « Shayetet 13 ») prirent le contrôle de la ville de Tyr dans le but d’anéantir les rampes de lancement de roquettes de longue portée qui parvenaient jusqu’à la ville israélienne de Hadera. Au cours de l’opération, un officier et un soldat furent grièvement blessés, mais leur situation finit par se stabiliser.

Après un mois de combats, le Conseil des Ministres israélien ordonna d’étendre l’opération militaire au Liban. Des centaines de soldat de Tsahal placés au Sud-Liban commencèrent à se diriger en direction du fleuve Litani. L’objectif de l’opération était double : il s’agissait d’une part de détruire le maximum de rampes de lancement de roquettes du Hezbollah visant la région nord de l’État d’Israël, où résident près d’un million de personnes ; d’autre part d’affecter en profondeur l’organisation terroriste du Hezbollah qui opère du territoire libanais.

A partir du moment où la décision d’étendre l’opération militaire fut prise, 80 postes de commandement du Hezbollah furent attaqués, des dizaines de rampes de lancement de roquettes furent été détruits et 50 terroristes tués.

 

III. Fin de la Guerre

Le 14 août 2006 à 8 heures du matin, Tsahal cessa ses offensives au Liban sur ordre du gouvernement israélien. Cette décision faisait suite au vote de la Résolution 1701 par le Conseil de Sécurité de l’ONU. Des troupes de Tsahal furent maintenues au Sud-Liban jusqu’à ce que les Forces Armées Libanaises ne reprennent le contrôle de la zone et que les forces de la FINUL et de l’ONU ne soient déployées.

La Deuxième Guerre du Liban aura causé la mort de 119 soldats et de 44 civils israéliens. Par ailleurs, 400 soldats et environ 2000 civils israéliens furent blessés.

L’Armée de l’Air a attaqué 7000 cibles au Liban, tandis que la Marine a effectué 2500 bombardements depuis les côtes libanaises.

 

IV. Échange de Prisonniers

Pendant la durée de la guerre, le Hezbollah refusa de donner des informations concernant les deux soldats enlevés au début du conflit. On apprendra plus tard, lors de l’échange de prisonniers qui se déroula le 16 juillet 2008 entre le Hezbollah et Israël, qu’ils avaient succombé à leurs blessures. En échange des corps d’Eldad Regev et d’Ehud Goldwasser, Israël restitua les corps de 200 militants libanais et palestiniens et libéra 4 militants du Hezbollah ainsi que Samir Kuntar, un militant libanais du Front de Libération de la Palestine (FLP), condamné en 1980 par Israël pour le meurtre en 1979 de Danny Haran, de sa fille de 4 ans Einat et d’un policier israélien. A la libération de Samir Kuntar, une fête est organisée par le Hezbollah et diffusée par la chaîne de télévision arabe Al Jazeera.

Lors du retour des corps des 2 soldats israéliens, le Grand Rabbin Militaire Israel Weiss qui officiait en 2006 au moment de la guerre, commenta : « le processus d’identification a été très long parce que, si nous pensions que l’ennemi était cruel, nous étions surpris, lorsque nous avons ouvert les cercueils, de découvrir l’étendue de sa cruauté ».