1985-1986 : la vague terroriste du Hezbollah en France


La vague d’attentats terroristes, méconnue du grand public, a frappé violemment la capitale parisienne entre 1985 et 1986. Ces actes terroristes ont été revendiqués par des membres du Hezbollah. Cette série de treize attaques, sur une période de deux ans, a fait treize morts et plus de trois cent blessés. Le point culminant reste gravé dans la mémoire des français sous le nom de “Septembre Noir”. Retour sur la chronologie d’une des vagues terroristes les plus sanglantes connues sur le sol français .

24.03.22
L'équipe éditoriale de Tsahal

source INA

 La première vague de 1985 

La première vague débute avec les attaques terroristes suivantes : 

  • 23 février 1985 : magasin Marks & Spencer sur le Boulevard Haussmann fait un mort, quatorze blessés
  • 29 mars 1985 : cinéma Rivoli Beaubourg fait dix-huit blessés
  •  7 décembre 1985 : le double attentat des magasins "Galeries Lafayette" et du "Printemps Haussmann"  fait quarante-trois blessés

A l'époque, les pistes se dirigent vers le groupe Abou Nidal. Il s’agit d'une organisation terroriste dissidente de l'OLP, très active dans les années 80. En France, elle est notamment responsable de l'attentat antisémite de la rue des Rosiers en 1982. La piste d’un déséquilibré est également retenue. Il faudra attendre la vague de 1986 pour que les options se précisent. 

Reprise des attaques terroristes février 1986 

Liste des attaques de février 1986 : 

  • 3 février 1986 :  attentat à l'hôtel Claridge situé sur les Champs-Elysées, fait huit blessés. Le même jour, une tentative d'attentat par explosif était découverte à la Tour Eiffel.

Source : INA

  • 4 février :  une explosion ravageait la librairie Gibert Jeune dans le Quartier Latin, fait cinq blessés                                                        
  • 5 février : une autre explosion  devant le magasin FNAC Sport du Forum des Halles, fait vingt-deux blessés.

Contrairement à la première vague de 1985,  les attentats sont revendiqués par le Hezbollah, sous le nom de CSPPA, "Comité de solidarité avec les prisonniers politiques arabes et du Proche-Orient". Cependant, il est noté que le mode opérationnel est similaire à celui de 1985 :  moyens artisanaux, poubelle piégée, type d'explosif utilisé (le C4, mélange d'octogène et d'hexogène). Plus encore, il s'agit du même explosif que celui qui avait été employé devant l'ambassade de France au Liban le 12 décembre 1983.

Le “Septembre Noir” 1986 : le comble de la terreur 

En seulement un mois, six attentats sont commis dans la capitale parisienne, dont le plus meurtrier, celui rue de Rennes, le 17 septembre 1986. Ce mois de septembre 1986 est désigné par la presse française comme le “Septembre Noir”. Toutes ces attaques terroristes sont revendiquées par le CSPPA, dont les membres sont des hauts-responsables du Hezbollah, dans le but d’exercer une pression sur la France qui soutient à l’époque l’Irak face à l’Iran, et de peser dans la libération de terroristes détenus par la France. 

Liste des attentats de septembre 1986 : 

  • 4 septembre : attentat raté dans le RER à la station Gare de Lyon
  • 8 septembre :  attentat visant le bureau de poste de l'Hôtel de ville de Paris, fait un mort et vingt-un blessés
  • 12 septembre : attentat frappant les locaux de la Cafétéria Casino au Centre commercial de la Défense, fait cinquante-quatre blessés
  • 14 septembre : attentat déjoué au Pub Renault sur les Champs-Elysées mais deux policiers et un serveur sont tués et un autre serveur blessé par l'explosion de l'engin déplacé
  • 15 septembre : attentat visant les locaux du Service des permis de conduire de la préfecture de police à Paris, fait un mort et cinquante-six blessés
  • 17 septembre : attentat commis devant le magasin Tati, rue de Rennes, fait sept morts et cinquante-cinq blessés

Source  :  Association française des Victimes du Terrorisme

1987 : L’arrestation du cerveau des attentats et l’implication de l’Iran 

En 1987, le chef du commando terroriste responsable de cette série d’attentats, Fouad Ali Saleh, est arrêté le 21 mars. Pour son implication, la cour d'assises spéciale de Paris condamne Fouad Ali Saleh à la réclusion criminelle à perpetuité le 14 avril 1992, avec une période de sûreté de dix-huit ans. De plus, d’autres importants protagonistes, Hussein Mazbou, Ibrahim Akil, Mohamed Mehdi, Hassan Ghosn, Abdelahdi Hamade hauts responsables du Hezbollah sont condamnés par contumace le 8 octobre 1992 à la réclusion criminelle à perpétuité. Ils sont à la tête de familles lourdement impliquées dans les prises d'otages occidentaux à Beyrouth et des détournements d'avions.

Par ailleurs, il est supposé qu'il a fallu des soutiens étatiques pour mener cette campagne d’attentat. L’implication de l'Iran sur le plan logistique et matériel est hautement probable. C’est pourquoi les services de renseignements français ont suivi discrètement des membres de l'ambassade iranienne à Paris. Si les Iraniens n'ont pas directement commandité de Paris les attentats par l'intermédiaire de Gordji (officiellement traducteur à l'ambassade iranienne), il n'est pas impossible que certains d'entre eux en soient les commanditaires indirects.


Source : page facebook “LES Grands Criminels”

Malheureusement, la France comme d’autres pays sur le sol européen, a été victime du Hezbollah, le groupe islamiste chiite, soutenu par l’Iran. Aujourd'hui encore, le Hezbollah continue de commettre des activités terroristes sur le territoire français bien que la France ne reconnaît pas dans son entièreté le Hezbollah comme une organisation terroriste.