Les combattants caméléons : une unité d'élite en territoire ennemi
Nous vous emmenons pour un rare aperçu du travail d’une des compagnies de camouflage de Tsahal afin de comprendre comment six soldats se cachent dans un avant-poste de surveillance pendant cinq jours, sans être détectés par l'ennemi. Les soldats du Corps de Collecte des Renseignements viennent de finir leur formation spéciale, afin d’apprendre à identifier les terroristes en territoire ennemi. Immersion au sein d'une équipe de combattants caméléons.
Les plaines d’Israël et de ses voisins sont rocheuses. La plupart du temps, il s’agit de rochers qui n’ont pas bougé depuis des milliers d’années. Sauf si en réalité c’est une équipe de la compagnie de combat spécialisée dans l’art du camouflage qui se cache sous vos yeux. La compagnie de camouflage vient de terminer sa formation et agit sous la direction du Commandement de la Région Centre. Elle est composée de combattants qui se spécialisent dans l'observation du terrain et dans le camouflage pour savoir se rendre invisible en territoire ennemi.
"Les observations sont recueillies par les soldats après qu'ils aient parcourus plus de 10km avec des poids sur les épaules dans des terrains ouverts en territoire ennemi”, explique le commandant de compagnie, le capitaine Nadav. "Les combattants sont équipés de matériels d'observation ultra sophistiqués qui permettent la surveillance depuis un poste très étroit. Les soldats sont présents sur le terrain en position d’observation pendant des durées pouvant aller jusqu'à 120 heures.”
5 JOURS CACHÉS DANS UN POSTE DE SURVEILLANCE
Chaque combattant du bataillon est assigné à un poste bien précis : des constructeurs pour bâtir le point d’observation, des responsables de la collecte des renseignements, un photographe ainsi qu'un responsable de la communication et de la géolocalisation.
Durant l'entraînement, les combattants sont dispersés selon leur spécialité militaire et sont évalués sur les compétences nécessaires à la réussite d’une opération. Les soldats constructeurs mettent en place le poste d’observation et les responsables de la communication testent leur matériel.
Les soldats qui travaillent sur l'édifice doivent réussir à résoudre l'équation suivante : comment faire entrer six combattants avec leurs armes sous un dôme de la taille d’une tente pour deux ? Les photographes mettent en place des méthodes spécifiques en fonction du terrain et les guides approfondissent leur connaissance de la région pour l’exercice de ce soir. “Le rôle du navigateur est l’un des plus important de l’équipe car il doit amener les combattants au bon endroit au bon moment”, explique le commandant de la formation, le lieutenant Iti. “Le défi est d’amener les soldats au bon endroit sans les exposer à l’ennemi”.
“Après avoir terminé de bâtir la position, nous passons au camouflage du poste” nous raconte le sergent Daniel. “Lorsque la position est prête, on y ajoute autour un filet et des feuillages jusqu'à ce qu’il soit impossible de la distinguer. Quand on est en mission, un des combattants doit sécuriser le poste et le commandant doit rester éveillé. L'après-midi lorsque personne ne dort on s’amuse, on discute.”
Les mots des combattants montrent, au-delà de la capacité d'exécuter des ordres et de porter de lourds équipements de pointe, qu'être en position de camouflage impose également de développer des valeurs de tolérance et une maîtrise de soi. Cela permet de tenir de nombreuses heures dans un espace très restreint avec cinq autres soldats. “Il faut calmer ses nerfs, se retenir en permanence”, explique le caporal Chelva.
Le poste d'observation est maintenant prêt, invisible pour l’ennemi, les combattants peuvent reprendre ce qu'ils aiment le plus faire : protéger Israël.