Nous nous souvenons
Le 9 septembre 1939, Hitler envahit la Pologne et déclenche la Seconde Guerre mondiale. Alors que le monde est plongé dans une guerre terrible, des millions de personnes souffrent dans les camps de concentration nazis. Onze millions de personnes ont péri mais beaucoup ont survécu. Aujourd'hui, de nombreux survivants de l'Holocauste vivent en Israël et la plupart d’entre eux ont des enfants et des petits-enfants qui servent dans l'armée israélienne. Ils nous racontent leur histoire.
Malka Lieberman
"En 1944, j’ai été déportée avec ma famille au ghetto de Transylvanie, en Hongrie puis envoyée au camp de concentration d'Auschwitz. Au début, nous avons été envoyés dans grand convoi réservé aux femmes en direction de la Lettonie. Les officiers SS étaient cruels avec nous, ils se déplaçaient toujours avec des chiens et un fouet à la main. Après une marche interminable, nous sommes arrivés au camp de concentration de Stutthof en Allemagne. La nuit, les SS fermaient les portes, ceux qui voulaient sortir pour faire leurs besoins ne pouvaient pas. Nous n’avions qu’une petite assiette en fer que nous devions utiliser pour nous soulager. Le matin nous devions la laver et s’en resservir pour manger."
Malka et son petit-fils, le lieutenant Aviv
Hélène Mankes
Hélène est née en Belgique. Elle vivait avec son frère et ses parents avant la guerre. Alors qu’Hélène n'avait que sept ans et que son frère n’en avait que quatre, ses parents les ont envoyés dans une famille d'accueil à Nice où ils sont restés cachés. Son père n’a pas survécu à la guerre. Des années plus tard, Hélène a immigré en Israël et est partie vivre dans un kibboutz. Aujourd’hui, elle a 5 enfants et 20 petits-enfants dont la soldate Noa qui sert dans les rangs de Tsahal.
Hélène avec sa petite-fille, la soldate Noa
Arié Zinger
Arié Zinger a grandi dans un foyer juif et sioniste en Lituanie. En 1939, la situation financière de sa famille s'est détériorée à cause du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale et de l’occupation pays baltes. En 1941, les Allemands ont forcé Arié et sa famille, ainsi que tous les autres Juifs de Vilnius, à entrer dans le ghetto. Il partit combattre les nazis en s’engageant dans un bataillon russe et servit comme commandant de bataillon au sein du corps d'artillerie. Après la guerre, Arié a immigré en Israël avec sa famille, a épousé Rina et a eu trois enfants avec elle.
Arié et sa petite-fille, la lieutenant Ayelet
Jacob (Yankale) Bregman
Jacob est né en Lituanie et a été envoyé avec sa famille dans un ghetto à l'âge de 10 ans. Alors que beaucoup dans le ghetto étaient envoyés dans des camps de concentration, le père de Jacob recevait un permis de travail lui permettant de rester dans le ghetto. Plus tard, Jacob et sa famille ont été envoyés à Stutthof puis, lui et son père ont été envoyés à Dachau où ils ont été séparés. Pendant son séjour à Dachau, on le forçait à réaliser des travaux insoutenables. Il se souvient de ces charrettes très lourdes qu’il devait pousser sans répit. Lors d’une marche de la mort, Jacob a été libéré. Après sa libération, Jacob a commencé à chercher sa famille. Il a miraculeusement retrouvé son père sur une route de campagne. Toute sa famille, à l'exception de son frère, a survécu. Jacob et sa famille ont immigré en Israël où il a fièrement servi dans l'armée israélienne.
Jacob avec son petit-fils, le commandant Idan
Élise Tibber
Élise est née en Belgique en 1936. Lorsque les Allemands ont envahit la Belgique en 1940, sa famille a fui vers la frontière franco-belge et a finalement pu s’enfuir en France où ils sont restés pendant un an. Élise et sa famille ont survécu à de nombreuses rafles. Son père a même été arrêté avec de faux papiers, mais a été libéré et n'a pas été remis aux Allemands. Après un peu plus d'un an en France, le 31 décembre 1942, elle et sa famille ont pu entrer en Suisse où ils ont été soignés avant d'être transférés dans un camp de réfugiés à Champéry. Il n'y avait pas d'école dans le camp et comme la loi suisse dictait que tous les enfants de plus de sept ans devaient aller à l'école, Élise fut envoyée dans une famille juive pour y recevoir une éducation. Peu après, son père est tombé malade et a été transféré à l'hôpital où il est resté six mois. Élise et sa famille ont pu vivre librement à Lausanne et ont tous survécu à la guerre.
Elise et son petit-fils, le soldat Théo
Augustine Krumholtz
Augustine Krumholtz est née à Galati, en Roumanie, où elle a vécu jusqu'à l'âge de 3 ans. Elle et sa famille ont été envoyés dans un camp de concentration à la frontière russe. Son père a été pris et tué dans un camp à côté de celui où elle était. Après la guerre, Augustine et sa famille sont retournés en Roumanie où elle étudia jusqu'en 1951 puis immigra en Israël. Elle a rencontré son mari en Israël et ils ont eu deux enfants ensemble. Augustine est très heureuse de vivre en Israël avec ses enfants et ses petits-enfants.
Augustine et son petit-fils, le sergent Élad
Moshe Kukliansky
Moshe Kukliansky est né en Lituanie en 1923. Lui et sa famille ont beaucoup souffert de l'Holocauste. Ils ont dû traverser une rivière à la frontière de la Pologne, rester dans un ghetto et s’enfuir pour se cacher dans la forêt. Avec sa détermination, son sang-froid, sa créativité, son honnêteté, son intelligence, et sa robustesse, Moshe a réussi à pousser son père, sa sœur et son jeune frère à se battre pour survivre. Malheureusement, la mère de Moshe n’a pas survécu. La famille ignore ce qui lui est arrivé mais suppose qu'elle a été assassinée lors des premières rafles.
Moshe et son petit-fils, le lieutenant Shaul